La Pie-grièche écorcheur
La Pie-grièche écorcheur est un passereau de taille moyenne, majoritairement insectivore, typique des milieux ouverts ou semi-ouverts : prairies de fauche et/ou pâtures extensives, parfois traversées par des haies, mais toujours ponctués de buissons bas épineux (ronces, prunelliers, aubépines, ...), d’arbres isolés et d’arbustes divers.
Présente en France, lors de la nidification, de fin avril / début mai à août / septembre, l’espèce est considérée en déclin en raison de plusieurs facteurs : changement climatique, recul des prairies, importante régression des haies, utilisation de pesticides, … Dans la Réserve d’Arjuzanx, l’espèce est présente depuis plusieurs décennies. Depuis 2008, un suivi du nombre de couples nicheurs est réalisé : entre 20 et 30 couples nicheurs sont observés chaque année, ; densité à l’hectare supérieure à ce qui est observé généralement.
Pourquoi un SPOL ?
Le Suivi des Populations d'Oiseaux Locaux (SPOL) est un programme national (CRBPO) qui permet à chacun de participer à une « veille démographique » sur les populations d'oiseaux par la mise en œuvre de suivis intensifs, ciblés sur certaines espèces sur des zones géographiques bien définies.
Il s’agit par baguage et recapture de documenter les paramètres démographiques principaux régulant les populations reproductrices et/ou hivernantes de ces espèces, tels que la survie et fidélité au site d’étude (probabilité de survie locale), le recrutement de nouveaux individus, le succès de la reproduction ou l’existence de stratégies de migration différentielle (via l’âge-ratio et la sexe-ratio). Cela implique une bonne définition de la population étudiée (une espèce dans un site), et un échantillonnage répété dans le temps.
La Réserve d’Arjuzanx participe depuis 2020 à un SPOL Pie-grièche écorcheur, appelé SPOL Lanrio.
Le SPOL Lanrio dans la Réserve d’Arjuzanx
- Le territoire d’étude et la période des suivis
La Réserve d’Arjuzanx constitue le territoire d’étude au sein duquel 3 zones ont été définies grâce aux données recueillies depuis 2008 :
- une zone au nord de la Réserve : prairies du Commanday et du secteur des Bassines ;
- une zone dans la partie centrale de la réserve avec diverses prairies ;
- une zone est au sud de la réserve : prairies du pré-dortoir grues, secteur du lac des grues, secteur des Armayans et des Agréous.
Les suivis débutent en mai, dès l’arrivée des premiers mâles, et se poursuivent jusqu’au départ en migration postnuptiale des oiseaux.
- Capture et baguage
Après déclaration de ce programme au CRBPO, organisme public français de gestion du baguage et marquage des oiseaux du Muséum national d'histoire naturelle et validation du coordinateur européen de CR-Birding, la capture et le marquage est réalisé par le bagueur de la réserve.
Lors de la capture, des données sont collectées : âge et sexe de l’individu, mesures biométriques (longueur de l’aile pliée, mesure du tarse et prise du poids). Il note également la présence de protubérance cloaquale chez les mâles ou celle de la plaque incubatrice chez les femelles afin de définir si l’oiseau est au stade de reproduction ou non sur la réserve.
Le marquage des oiseaux capturés s'effectue avec une bague alphanumérique Darvic et une combinaison de bagues colorées permettant l’obtention d’un code individuel.
La capture et le baguage débutent en mai et se terminent mi-juillet à l’envol des jeunes, selon une fréquence minimale de une fois par mois sur chaque zone d’étude. 6 h par matinée sont nécessaires et le suivi est interrompu si les conditions climatiques sont défavorables.
- Le suivi par contrôle visuel
La pose de bagues de couleurs permet un suivi plus aisé des oiseaux par les gardes naturalistes de la réserve et les stagiaires accueillis sur cette thématique.
Les mâles s’installant progressivement sur les territoires de nidification, la méthode utilisée est simple : dès le premier individu observé, une « veille » est mise en place avec une fréquence de 4h tous les deux jours sur les trois zones d’études.
Une carte de chaque zone et une fiche d‘observation sont remplies à chaque sortie mentionnant plusieurs critères : heure de début et de fin du suivi, météo, sexe de l’individu, présence de bagues et indication des combinaisons de couleurs
Le suivi par contrôles visuels est mis en place avec une fréquence régulière, du mois de mai jusqu’au départ des oiseaux en migration postnuptiale.
Les 1er résultats
En 2020 : 43 PGE sont baguées en 5 matinées. 82.4 % des adultes capturés sont considérés comme reproducteur.
En 2021 : 22 PGE sont baguées en 7 matinées. 18.2% des adultes capturés sont considérés comme reproducteur.
En 2022 : 35 PGE sont capturées et baguées en 7 matinées. 87.5 % des couples capturés sont considérés comme reproducteur.
En 2023 : 62 PGE sont capturées et baguées en 13 matinées.
Sources :
MNHN - INPN, https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3807
MNHN – CRBPO, https://crbpo.mnhn.fr/IMG/pdf/protocole_spol_v2_3.pdf